Ce 12 avril, je suis intervenu en séance publique dans le cadre d’un débat sur la pollution lumineuse organisé à la demande de l’office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques. J’ai interpellé la Secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires chargée de l’Ecologie, sur l’accompagnement des initiatives locales pour trouver des solutions permettant de retrouver la nuit. Vous pouvez visionner ma question ainsi que la réponse de la ministre.
L’ensemble de la discussion est disponible à cette adresse :
http://videos.senat.fr/video.3429149_643701fc35c3d.seance-publique-du-12-avril-2023-soir
Vous pouvez également lire le texte de mon intervention :
Monsieur le Président, Madame la ministre, Chers collègues,
Aujourd’hui, un tiers de l’humanité ne peut plus distinguer la Voie lactée.
La faune, la flore, la fonge sont affectées par la pollution lumineuse. Les animaux diurnes et nocturnes voient leur cycle de prédation détérioré, au détriment de la chaîne alimentaire. Le sur-éclairage est la deuxième cause de mortalité des insectes après les pesticides. Le rythme circadien (jour/nuit) humain est également déstabilisé, entraînant de nombreux problèmes de santé pour l’homme. Le constat est alarmant.
Les progrès en matière de performance de l’éclairage sont assortis d’un effet rebond qui conduit à un élargissement des zones éclairées, à hauteur de 2% annuels dans le monde. Aussi, la technologie LED est pourfendue par les associations qui dénoncent l’augmentation de la lumière bleue, plus dangereuse pour la biodiversité quand le rapport de l’OPECST relativise le bilan carbone.
De nombreuses solutions existent. D’abord à droit constant, il faut faire respecter l’arrêté du 27 décembre 2018 qui encadre l’éclairage privé mais dont les associations relèvent la non-application en fait.
En Maine et Loire, France Nature environnement et la Ligue de Protection des Oiseaux sont particulièrement actives. Elles recensent les lieux d’éclairage potentiellement illégaux et sensibilisent les acteurs privés comme les collectivités.
Malgré un coût d’intervention du syndicat de l’énergie, des communes d’Anjou sont volontaires dans des politiques d’extinction. À Saumur, des rues sont équipées depuis 8 ans de réverbères avec des cellules qui détectent les voitures et piétons, permettant d’économiser près de 90 000 euros pour une commune de 27 000 habitants !
Dans ce même département, le CPIE (Centre permanent d’initiatives environnementales) Loire-Anjou accompagne les communes dans l’élaboration de trame noire, en identifiant des zones à enjeu pour la biodiversité. Une bonne pratique identifiée par le rapport de l’OPECST.
Madame la ministre, quels engagements prenez-vous pour accompagner ces initiatives locales et concrètes et assurer, dans les politiques publiques de l’État et dans l’initiative réglementaire, la promotion de ces solutions partout en France pour retrouver la nuit ?