Auditionné ce 14 décembre 2022 au Sénat et à l’Assemblée nationale, le candidat proposé par le Président de la République à la présidence de l’ADEME, Boris RAVIGNON, a annoncé vouloir continuer à exercer son mandat de maire s’il prenait la tête de l’agence, suscitant à juste titre de fortes interrogations sur sa capacité à mener de front ces deux fonctions.
Vous pouvez consulter la vidéo de mon intervention en début de séance.
Avec mes collègues sénateurs socialistes écologistes et républicains nous nous sommes en conséquence opposés ce matin à la nomination de Boris RAVIGNON à la présidence de l’ADEME. Lors de son audition à la Commission de l’Aménagement du territoire et Développement durable du Sénat, le candidat a en effet confirmé son souhait de conserver son mandat de maire de Charleville-Mézières tout en exerçant la présidence de l’ADEME.
L’ADEME est le premier opérateur de l’Etat en matière de transition écologique. À l’heure de la sobriété générale, de la nécessité d’accélérer le changement de notre modèle énergétique et de soutenir les Français et les collectivités confrontés à l’explosion des dépenses d’énergie, le nouveau patron de l’ADEME ne peut être un président à temps partiel.
Je juge incompatibles les deux mandats que souhaite exercer M. Boris RAVIGNON. La présidence d’une telle agence de l’Etat mérite une attention de tous les instants alors que ses missions n’ont cessé d’augmenter ces dernières années et que les collectivités territoriales développent bon nombre de projets de transition écologique en lien avec elle.
Nous nous opposons donc fermement à la nomination de M. Boris RAVIGNON qui n’a apparemment pas pris la mesure de la charge de travail que requiert la Présidence de l’ADEME. Les 1200 agents de l’ADEME attendent un vrai encadrement et la gestion des moyens financiers conséquents destinés à la transition ne peuvent pas être gérés à la petite semaine entre deux conseils municipaux.
La commission sénatoriale s’est opposée à cette nomination avec 16 voix contre 10 alors que la commission de l’Assemblée nationale l’a validée de justesse avec 19 voix pour et 17 contre.