Ce 23 novembre 2021, la majorité sénatoriale a rejeté la première partie du Projet de Loi de Finances pour 2022 alors qu’elle l’avait largement amendée lors des débats. Je regrette ce choix de l’obstruction à l’approche de la campagne des élections présidentielles. Avec mes collègues du groupe socialiste, écologiste et républicain du Sénat, nous nous sommes également exprimés contre ce texte, mais pour d’autres raisons.
Nous le jugeons en effet injuste et électoraliste, incorporant des milliards d’euros de dépenses par simples amendements, au gré des promesses du Président de la République et au mépris du rôle du Parlement. Ce vote implique le rejet de l’ensemble du texte et je regrette, en conséquence, de ne pas pouvoir examiner le deuxième volet du Projet de Loi de Finances, consacré aux dépenses et aux politiques publiques dont les Français ont tant besoin aujourd’hui.
L’examen de la première partie démontre une fois de plus l’entêtement du Gouvernement à ne pas faire contribuer davantage les plus aisés de nos concitoyens et les grandes entreprises au nécessaire effort fiscal.
Les mesures pourtant très contestables d’allègement de la fiscalité des plus aisés sont financées par l’accroissement de la dette et les premiers de corvée restent largement les laissés pour compte de ce budget.
Ce budget pour 2022 sacrifie la cohésion sociale et la préparation de l’avenir au profit d’une politique de l’offre, malgré l’échec avéré de la théorie du ruissellement. Pourtant le retour de l’inflation et la baisse du pouvoir d’achat pèsent lourdement sur le quotidien des Français.
Il est regrettable que la seconde partie du texte ne soit pas débattue car nous avions élaboré des propositions concrètes pour un budget plus juste et plus ambitieux : mise en place d’un pacte énergétique, garantie jeunes universelle, augmentation des postes dans l’Education nationale, relance de l’effort de construction des logements sociaux, coup d’arrêt aux suppressions de postes systématiques dans la fonction publique, etc.
Le dernier budget du quinquennat restera donc une nouvelle occasion manquée de réorienter et rééquilibrer nos politiques publiques.