Mon intervention en séance pour défendre un accord ambitieux lors de la COP26 de Glasgow

Ce 2 novembre 2021, je suis intervenu en séance publique du Sénat dans le cadre des débats sur la proposition de résolution visant à affirmer la nécessité d’un accord ambitieux lors de la COP26 de Glasgow permettant de garantir l’application effective de l’Accord de Paris sur le climat.

Vous pouvez visionner la vidéo de mon intervention :

Vous pouvez lire le texte de mon intervention : 

Monsieur le Président, Madame la ministre, Mes chers collègues,

Dans mon ultime intervention lors de l’examen de la « loi Climat » en juillet dernier, j’invitais le gouvernement et la majorité sénatoriale à être plus offensifs pour combattre l’insécurité écologique qui sera désormais notre quotidien.

Si la France est aujourd’hui sortie des clous de la trajectoire carbone qu’elle s’était fixée, il n’en demeure pas moins vrai que le quinquennat précédent nous a confié une légitimité profonde dans la lutte contre le réchauffement climatique avec la signature des Accords de Paris en 2015. Charge à notre Exécutif de mesurer l’héritage de ce leadership écologique édifié sous François Hollande et d’en être à la hauteur dans les négociations internationales qui vont s’ouvrir en Écosse.

C’est donc aujourd’hui avec un véritable espoir que je signe cette proposition de résolution transpartisane affirmant la nécessité d’un accord ambitieux lors de la prochaine COP 26 qui débute cette semaine à Glasgow.

Certains pourront critiquer, d’autres pourront minimiser ce texte d’appel. Mais, il s’agit là d’un geste politique qui honore notre institution en matière environnementale… 

Parce que mon groupe politique et moi-même sommes convaincus que nous ne pouvons plus sans cesse reculer devant l’obstacle, cette résolution se veut, non pas un blanc-seing, mais la traduction a minima de ce que nous attendons des positions qui seront défendues à Glasgow par la France. D’autant plus que la tâche ne sera pas facile dans un contexte international tendu qui pourrait grandement nuire à l’accord que la planète requiert.

On a beaucoup moqué Greta Thunberg en France et ailleurs. Or cette jeune fille, suivie par de nombreux jeunes, a le courage de la raison tout comme les milliers de scientifiques qui appellent les décideurs à agir d’urgence. Et le GIEC confirme bien les perspectives chaotiques qui sont devant nous : l’enjeu est bien l’extermination ou la survie du vivant.

À Rome, où j’ai eu l’honneur de participer à la PréCop26 de l’Union interparlementaire, l’ensemble des représentants des nations présentes portait un message de la même teneur appelant les dirigeants à faire preuve de responsabilité pour se conformer à l’objectif défini en 2015. Celui-ci est bien loin d’être atteint.

Si le monde continue sur sa lancée, un réchauffement de 2,7°C est assuré soit un résultat bien au-dessus des 1,5°C et nous condamne à la « catastrophe climatique » selon les mots mêmes du Secrétaire général de l’ONU, Antonio GUTERRES.

Aussi, Madame la ministre, pour sortir des postures de Cassandre, cette résolution vous donne une feuille de route ou plutôt une feuille de rappel des objectifs que nous nous sommes fixés lors des Accords de Paris afin qu’au niveau international, la France ne soit pas inactive sur le plan climatique. 

Nous souscrivons d’autant plus à cette résolution qu’elle prend en compte la dimension sociale de ce défi de l’humanité ainsi que la dimension solidaire qui incombe aux pays les plus développés et les plus émetteurs envers les Etats les plus vulnérables et les plus pauvres.

Ce point est essentiel sachant que nous ne sommes toujours pas arrivés à constituer le fonds de 100 milliards de dollars par an à destination des pays en développement. Ce sujet du financement est d’autant plus pressant que la promesse, faite en 2009 à Copenhague, porte sur les cinq années 2020-2025.  Selon les dernières projections de l’OCDE, l’objectif ne pourrait atteint qu’en 2023 ! Encore une fois, nous sommes loin du compte comme le concède Alok SHARMA, le Président de la COP26…

La solidarité est bien au cœur du virage écologique et philosophique pour contenir le réchauffement. Ainsi, cette proposition de résolution « rappelle – très justement – le caractère impératif de l’atteinte de l’objectif d’une mobilisation par les pays développés de 100 milliards de dollars par an d’ici 2020 ».

Au-delà de cet échec retentissant de la diplomatie climatique mondiale, le retour en scène des Etats-Unis peut cependant nous redonner quelque optimisme rapidement tempéré par l’annonce de l’absence des chefs d’Etat russe et chinois.

Cette proposition de résolution formulée par la Haute Assemblée dans une quasi-unanimité est aussi l’occasion de rappeler que la question de la diplomatie climatique est également une question démocratique. Sans adhésion des populations, sans justice sociale, nous ne pourrons effectuer l’effort immense de transformation pour l’atténuation et d’anticipation pour l’adaptation.

Enfin, comme le rappelle ce texte à la suite de Valérie MASSON-DELMOTTE, les collectivités ont un rôle éminent à jouer en la matière car « ce n’est pas seulement une histoire d’influence humaine sur le climat global. C’est aussi une histoire d’aménagement du territoire, qui peut aggraver les effets d’un climat qui change. »

Le défi est colossal, il concerne tout le monde et le monde entier, les Etats ont une responsabilité encore jamais éprouvée.  Mais rien n’est écrit d’avance et cette semaine sera cruciale pour la planète. Cruciale en cas d’échec, cruciale en cas de réussite. Cette proposition de résolution vous invite, Madame la ministre, au courage des actes et vous livre un pense-bête des objectifs qui devraient, selon nous, fonder l’action diplomatique de la France pour la survie de l’humanité.

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