« Référendum climat » : un vote du Sénat qui traduit en actes le renoncement du Président de la République.

Comme attendu, la majorité de droite du Sénat a modifié ce 10 mai 2021, les termes du projet de loi constitutionnelle relatif à la préservation de l’environnement.  C’est une version dénuée de toute ambition environnementale que la majorité sénatoriale a adoptée. Avec mes collègues du groupe Socialiste, Ecologiste et Républicain, nous nous sommes logiquement opposés à un texte qui s’illustre par l’absence d’actes forts pour répondre à l’évidence de l’urgence climatique et de l’effondrement de la biodiversité.

La proposition de la Convention citoyenne pour le climat d’inscrire la préservation de l’environnement, de la diversité biologique et la lutte contre le dérèglement climatique à l’article 1er de la Constitution allait pourtant dans ce sens. Nous ne sommes pas dupes des raisons politiciennes qui avaient conduit le Président de la République à reprendre leur proposition à son compte. Il s’agissait de faire oublier les renoncements de la politique environnementale de ce quinquennat : réintroduction des néonicotinoïdes, abandon de l’interdiction du glyphosate, définition au rabais des perturbateurs endocriniens, désengagement de l’Etat dans le scandale du Chlordécone, défaut d’ambition pour sortir du tout plastique, refus de reconnaître le crime d’écocide et un bien terne projet de « loi Climat ».

A cette liste, pourrait désormais s’ajouter le « référendum climat », que le Président aurait déjà enterré. Avec ce pouvoir, aucun engagement ne tient, tout n’est que question d’opportunité ! C’est un immense gâchis selon plusieurs organisations non gouvernementales

La droite sénatoriale, en adoptant une version différente de l’Assemblée nationale, ne fait finalement que mettre en musique le renoncement du Président de la République à soumettre ce projet de révision à référendum. Une fois de plus, le Président de la République et la droite font cause commune.

La protection de la planète méritait mieux, mais jamais l’exécutif ne s’est donné les moyens de faire aboutir cette réforme.

Au lendemain d’une nouvelle marche pour le climat qui a réuni des dizaines de milliers de citoyennes et citoyens, le vote du Sénat et le renoncement du Président de la République marquent un grave décrochage avec les aspirations des Français et notamment des jeunes.

Pour notre part, avec mes collègues du groupe Socialiste, Ecologiste et Républicain du Sénat, nous continuerons à porter des propositions ambitieuses en matière d’écologie. Ainsi, notre groupe souhaite inscrire la notion de « biens communs » dans la Constitution. En effet, nous vivons un moment décisif pour l’humanité et il est de notre devoir d’agir pour changer de paradigme et faire face à l’urgence climatique, sociale et écologique. La notion de biens communs permet justement de changer de paradigme, de renverser la hiérarchie des normes et de responsabiliser les acteurs.

Enfin, dès le début du mois de juin, le Sénat examinera à son tour le « projet de loi Climat ». Le groupe socialiste, écologiste et républicain m’a désigné pour être son référent sur ce texte. Je serai donc pleinement investi dans les débats. Des solutions existent pour une vraie loi climat et je les défendrai au Sénat pour amender ce projet de loi et porter une vision plus offensive de la transition écologique et solidaire.

N'hésitez pas à partager cet article
Pour marque-pages : Permaliens.

Les commentaires sont fermés