Le sujet de la fin de vie irrigue le débat public depuis de très nombreuses années notamment à travers certains cas emblématiques largement médiatisés. Mais au-delà, il infuse dans l’esprit et dans les convictions intimes des Français qui s’interrogent sur les conditions de leur fin de vie. 90% de nos concitoyens sont aujourd’hui favorables à une avancée de la loi sur le sujet. Le groupe Socialiste Ecologiste et Républicain du Sénat avait choisi d’inscrire une proposition de loi essentielle portée par Marie-Pierre de la Gontrie dans son espace réservé.
En effet, le texte dans son article premier inscrivait dans le code de la santé publique le droit à l’aide active à mourir ainsi que sa définition c’est-à-dire soit le suicide assisté, soit l’euthanasie. Le texte encadrait ce droit et permettait d’aller plus loin que la loi Clays–Leonetti qui bien que constituant une avancée, a aussi montré ses limites.
Comme l’a indiqué en séance Marie-Pierre de la Gontrie : « La législation actuelle ne répond pas aux situations cruelles que beaucoup de nos compatriotes vivent. Nous proposons une démarche très encadrée à la fois médicale et collégiale. »
La rapporteure Michelle Meunier a rappelé que « le texte entend rendre effectif un droit universel à l’accès aux soins palliatifs. »
Malgré la qualité des débats en séance, la majorité sénatoriale a encore une fois fait la démonstration de son incapacité à entendre les attentes des Français et à répondre aux évolutions de la société française. Comme lors de l’examen du projet de loi Bioéthique, ce sont ses conceptions les plus conservatrices qui sont apparues dans l’hémicycle. En s’opposant à l’article premier du texte, par une faible majorité, la droite sénatoriale a, de fait, refusé l’ensemble du texte.
C’est à regret que Marie-Pierre de la Gontrie et le groupe socialiste ont choisi de ne pas poursuivre le simulacre d’examen d’un texte totalement vidé de sa substance.
Quant au gouvernement, son opposition sous couvert d’évaluation, marque au mieux un manque de courage ou au pire une volonté de préempter le sujet pour de futures échéances.
Le groupe Socialiste, Ecologiste et Républicain du Sénat poursuivra son combat partagé par de nombreux Français pour faire reconnaitre ce droit. Il est fier d’avoir porté ce texte qui constitue malgré tout une étape utile dans le long chemin pour le droit à une fin de vie digne. Comme pour de nombreuses avancées sociétales, in fine, la persévérance et le courage politique finissent par l’emporter sur le conservatisme.
Vous pouvez en savoir plus en visitant le dossier législatif sur le site du Sénat.