Ce 7 janvier 2019, le Sénat était amené à débattre de l’avenir des Transports express régionaux (TER). Je suis intervenu dans l’hémicycle afin d’interpeller Jean-Baptiste Djebbari, secrétaire d’État auprès de la ministre de la transition écologique et solidaire, chargé des transports sur les conséquences d’un sous-investissement récurent dans les infrastructures et sur l’urgence d’un plan de rénovation des voies, notamment celles des petites lignes qui concourent à l’aménagement du territoire et au désenclavement de zones rurales.
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Texte de mon intervention :
Monsieur le ministre, Mes chers collègues,
Dans un rapport publié le 23 octobre dernier, la Cour des Comptes pointait « la dégradation continue de la qualité de service » des transports express régionaux.
Les magistrats y dénoncent notamment un sous-investissement récurent dans les infrastructures. En France, l’âge moyen des voies est d’environ trente ans, contre dix-sept chez nos voisins allemands. Leur propriétaire, chargé de leur entretien, SNCF Réseau, reconnaît que moins d’un tiers de ses lignes régionales sont en bon état.
Cet état dégradé du réseau conduit à des retards, voire à des suppressions de train pour des raisons de sécurité.
Par exemple, la région Pays de la Loire a choisi de privilégier le ferroviaire. L’offre s’est accrue de 23 % sur la période 2012-2017 mais la fréquentation a stagné. La concurrence est vive entre les TGV et les TER pour circuler sur des infrastructures ferroviaires saturées. C’est d’ailleurs pour cette raison, trois liaisons quotidiennes viennent d’être supprimées entre Angers et Le Mans.
Il existe une grande hétérogénéité de fréquentation des lignes. Certaines, autour des métropoles sont surchargées et peuvent être inconfortables pour les voyageurs. D’autres, concourent à l’aménagement du territoire et au désenclavement de zones rurales avec des lignes et des gares peu fréquentées.
Ces dernières, déjà fragilisées par leur vétusté, doivent subir, comme l’ensemble du réseau, une réduction du nombre de contrôleurs dans les trains et de nombreuses fermetures de guichets.
L’ouverture à la concurrence, obligatoire dans toutes les régions en décembre 2023 pourrait constituer une menace fatale pour ces lignes qui jouent un rôle considérable contre les fractures territoriales.
Le Premier ministre a annoncé la volonté d’investir 200 millions d’euros supplémentaires dans les infrastructures ferroviaires à partir de 2022, alors que, le Préfet François Philizot, lors de son audition par le Sénat, a évalué le besoin à 7,4 milliards d’euros pour la seule remise en état du réseau des lignes de desserte fine du territoire !
Monsieur le ministre, une accélération des investissements s’avère indispensable. La sécurité de notre réseau ferroviaire ne saurait être une variable d’ajustement budgétaire. Ne pensez-vous pas, à l’inverse, que celle-ci devrait faire l’objet d’une véritable priorité de l’Etat, pour lutter contre le déclassement de nos territoires les plus fragiles et inscrire avec volontarisme la place de ces infrastructures dans la nécessaire transition écologique de notre pays ?