Le 27 novembre dernier, j’ai interpellé le Gouvernement sur le budget dédié à l’écologie et plus précisément sur la suppression sans précédent du nombre d’emplois de fonctionnaires au sein de son ministère.
Dès à présent les petits projets territoriaux sont abandonnés en raison des frais de gestion qu’ils impliquent. C’est la survie de l’ingénierie publique qui est en jeu. Sans emploi public, c’est autant de collectivités qui se retrouvent privées de soutien de l’Etat pour mener leurs projets de transition écologique à bien.
Vous pouvez visionner mon intervention :
Texte de mon intervention :
Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs les ministres, Mes chers collègues,
Ma question s’adresse à la ministre de la transition écologique et solidaire.
Alors qu’on nous annonce que ce budget sera « vert » ou ne sera pas, l’examen du projet de loi de finances nous permet de mieux appréhender la réalité des faits.
Que constatons-nous Madame la ministre ?
Malgré tous vos efforts de communication environnementale, le vernis se craquèle devant la suppression sans précédent du nombre d’emplois de fonctionnaires au sein de votre ministère.
Rien que pour cette année, 2500 postes sont supprimés. Pour l’année 2020, ce n’est pas moins de 1073 postes que vous détruisez. Ce sont les fondements mêmes du service public de l’écologie qui sont mis en danger.
Pire, sur les 3 années à venir, vous prévoyez de poursuivre cette destruction à la schlague des effectifs de votre ministère et supprimer ainsi près de 5000 postes soit 5% des agents de l’Etat du ministère.
Or, pour mettre en œuvre la transition écologique, il nous faut des moyens humains, ne serait-ce qu’en moyens de contrôle.
Tous les opérateurs de l’Etat sont durement impactés :
- 40 emplois pour les Agences de l’eau ;
- 100 pour Météo France ;
- 40 pour l’IGN ;
- 100 pour le CEREMA ;
- 20 pour l’ADEME alors que leurs missions augmentent pour l’économie circulaire, le plan hydrogène, etc.
Vous embarquez le pays dans une politique publique paradoxale où l’écologie est dans tous les discours tout en sapant les moyens de l’Etat pour mettre en œuvre la transition. S’il y a bien un secteur qui devrait être sanctuarisé, c’est bien celui de l’écologie.
Les collectivités territoriales qui sont le fer de lance de la transition écologique ont besoin du soutien de l’Etat en ingénierie de projets, en logistique, en proximité. Prenez garde de ne pas saborder les dynamiques vertueuses.
Les syndicats de toutes tendances confondues vous ont pourtant alerté et le groupe socialiste et républicain souhaite faire de même et vous demande, à l’occasion du débat budgétaire qui s’ouvre cet après-midi au Sénat, de revoir votre copie pour être à la hauteur d’une politique publique que les Français attendent de pied ferme ?
Ma réplique à la réponse de la ministre
Madame la ministre,
À l’heure de l’urgence écologique, à force de réduire nos effectifs, nous perdons nos savoir-faire. Nous arrivons à l’os, Madame la ministre, il faut stopper l’hémorragie.
Vous ne pouvez pas engager une véritable politique de transition en diminuant chaque année les moyens humains, les compétences sans lesquelles la transition ne pourra être réalisée.
Vous prenez le risque de placer des opérateurs en situation de sous-dotation et de les rendre incapables d’assurer leurs missions qui n’ont jamais été aussi importantes.