Suites du Grand débat national : construisons ensemble un nouveau contrat social, écologique et démocratique

Ce 25 avril, le Président de la République a apporté ses conclusions au Grand débat national qu’il avait initié en réponse à la crise des « gilets jaunes » qui a secoué notre pays depuis le mois de novembre dernier. Alors qu’il avait promis des réponses fortes, les mesures annoncées ne répondent malheureusement pas aux urgences sociales, démocratiques et écologiques qui se sont exprimées. J’ai pu moi-même en apprécier la diversité lors des rencontres auxquelles j’ai pu participer.

Ce n’est pas à la hauteur de l’urgence sociale.

Il n’annonce pas de revalorisation du plan pauvreté, les APL et les allocations familiales resteront sous-indexées… La pauvreté, grande oubliée du grand débat, l’est aussi du discours présidentiel.

Il évoque une réindexation des retraites inférieures à 2000 euros en 2020 ?
Mais le Président annonce une mesure qui existe déjà puisque les députés socialistes et apparentés ont obtenu en décembre 2018 que toutes les pensions soient réindexées par leur recours au Conseil constitutionnel sur le projet de loi de financement de la sécurité sociale !

Il promet 5 milliards de baisses d’impôts sur les classes moyennes ?
Mais sous le précédent quinquennat, ce sont 6,3 milliards d’euros de baisse d’impôts qui ont été votées pour 12 millions de foyers !

Il évoque une retraite minimale de 1000 euros pour ceux qui ont cotisé ?
C’est un bon premier pas mais alors pourquoi avoir refusé l’augmentation des retraites agricoles à 85% du SMIC (1085 euros), votée en février 2017 par l’Assemblée nationale, en empêchant le Sénat de la voter ?

Il souhaite garantir les pensions alimentaires pour les mères isolées ?
Mais la loi pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes du 4 août 2014 avait déjà créé la garantie contre les impayés de pensions alimentaires !

 

 Ce n’est pas à la hauteur de l’urgence écologique.

Le dernier rapport du GIEC nous donne pourtant jusqu’à 2030 pour enclencher la transition écologique de nos sociétés. Cela nécessite des décisions fortes, des financements importants…et le Président de la République nous propose seulement un “conseil de défense écologique” aux contours et aux missions floues !

 

Pas de solutions nouvelles donc, mais de vieilles recettes :

Il ne revient pas sur sa promesse de réduction de baisse des 120 000 fonctionnaires et annonce même la disparition du statut de fonctionnaire dans sa réforme de la haute fonction publique.

Il se lance dans une nouvelle régression sociale en proposant d’allonger la durée de cotisation et entretient la fable selon laquelle les Français travailleraient moins que leurs voisins européens ! C’est faux ! Après le mensonger “travailler plus pour gagner plus” Président invente “le travailler plus pour gagner autant”.

Il promet un durcissement de l’asile alors que ce sujet n’était en rien au cœur des revendications des gilets jaunes et du grand débat.

 

Pour nos communes et nos intercommunalités, les conclusions du grand débat sont particulièrement floues. Le Président de la République a prôné un « nouvel acte de décentralisation », sans fournir le moindre détail de cette réforme. Il a annoncé des transferts de financements et de responsabilités démocratiques sans en préciser les modalités. Il s’est aussi prononcé pour un statut de l’élu sans plus de précision.

Je partage toutefois la nécessité de renforcer la place des services publics dans tous les territoires et j’accueille avec bienveillance son projet de généralisation des maisons de service public. Il y avait en février 2019, 1676 maisons de services au public ouvertes ou en cours d’ouverture. La plupart ont été ouvertes entre 2012 et 2017, ce qui signifie que 80% de l’effort a déjà été fait par la majorité précédente ! Il conviendra toutefois de s’assurer de leur pérennité quand on sait que ces premiers projets dans ce domaine souffrent aujourd’hui d’un sous-financement critique.

Je veux préparer avec vous les prochaines étapes de ces réformes annoncées. C’est l’objectif de la troisième rencontre des élus que j’organise le 6 juin prochain. Nous y parlerons notamment des ressources de nos collectivités, du service public et de la démocratie locale.

Je reste plus que jamais mobilisé pour être force de proposition et participer à l’élaboration du nouveau contrat social, écologique et démocratique, tant attendu par nos concitoyens.

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