Cette seconde rencontre des élu(e) s’inscrivait dans le cadre de la préparation de mes amendements sur le budget de la Mission Écologie, développement et mobilité durables du Projet de Loi de Finances pour 2019. En effet, ma conception du travail parlementaire s’appuie sur un dialogue permanent avec les élus de notre département afin d’intégrer les réflexions et propositions issues de la réalité des situations vécues dans nos territoires.
Nous avons pu échanger sur les questions de la fiscalité écologique, de la gestion des déchets et de l’économie circulaire. Un débat d’actualité situé au début de la semaine européenne de gestion des déchets. Pour introduire les débats, nous avons pu écouter les interventions passionnantes d’André SEGUIN, Maire de Tiercé, Président du SICTOM Loir-et-Sarthe, de Benoît AKKAOUI, Directeur de la Ressourcerie des Biscottes et de Nicolas GARNIER, Délégué Général de l’association nationale AMORCE.
Ces trois propos complémentaires ont permis d’illustrer les différents enjeux autour de ces questions.
André SEGUIN, Maire de Tiercé, Président du SICTOM Loir-et-Sarthe a présenté la démarche de mise en place la redevance incitative en fonction du nombre de présentations du conteneur ordures ménagères. Elle a entraîné une baisse importante des ordures ménagères et une hausse du tri tout en améliorant le service. Le coût par habitant est passé de 90 à 60 euros grâce à une forte mobilisation des élus comme des habitants dans une logique vertueuse : ceux qui font le plus d’efforts paient moins.
Benoît AKKAOUI est le Directeur de la Ressourcerie des Biscottes. Maillon essentiel de l’économie circulaire angevine, la Ressourcerie collecte et valorise tous types d’encombrants ménagers ou professionnels. Ce support d’activité permet d’employer une quarantaine de salariés dans le cadre d’un chantier d’insertion. 60% des objets collectés ont une seconde vie. Il est également à l’initiative de la création de « L’établi » structure de partage d’outils entre particuliers et du « Fabrik Café », un espace de rencontre, de partage et de réparation bénévole.
Nicolas GARNIER occupe la fonction de Délégué Général de l’association AMORCE. Rassemblant plus de 900 adhérents, AMORCE constitue le premier réseau français d’information, de partage d’expériences et d’accompagnement des collectivités et autres acteurs locaux en matière de transition énergétique, de gestion territoriale des déchets et de gestion du cycle de l’eau.
Il a traduit concrètement les conséquences du changement climatique en cours. Il a démontré que la hausse de la fiscalité écologique ne profitait pas aux investissements écologiques. Il a insisté sur la nécessité d’accompagner les ménages qui n’ont d’autre choix que de subir la hausse des coûts de l’énergie et des déplacements. Enfin, il a défendu la création de taxes payées par les producteurs sur les produits qui ne sont pas recyclables à l’image des jouets en plastique.
Cette soirée se tenait la veille du 17 novembre, journée d’action des « gilets jaunes ». Chaque 1er janvier entre 2018 et 2022, les Français devront supporter une nouvelle hausse de la fiscalité énergétique. Au total, le gouvernement prélèvera en plus sur le quinquennat 55 milliards d’euros.
Réduire la part des énergies fossiles dans nos vies et notre économie est un objectif prioritaire. Mais cet objectif ne peut être réalisé en mettant principalement à contribution les Français qui ont les revenus les plus bas. Leur faire payer le coût de la transition énergétique est injuste socialement, donc inacceptable.
Cette augmentation de 55 milliards d’euros en cumulé de la fiscalité énergétique sur l’ensemble du quinquennat ne bénéficiera malheureusement que peu au financement de la transition énergétique. C’est pourquoi je plaide pour que la fiscalité énergétique soit clairement fléchée vers des investissements pour la transition écologique.
Je traduirai concrètement cette ambition en proposant de nombreux amendements au Projet de Loi de Finances pour 2019. J’aurai l’occasion d’y revenir dans un prochain article.