Ce 15 mai 2018, je suis intervenu en séance publique dans le cadre d’un débat sur les infrastructures de transport à la suite de la présentation du rapport du Conseil d’orientation des infrastructures du 1er février 2018. Vous pouvez lire le texte de mon intervention et regarder la vidéo de ma question ainsi que la réponse de Mme Élisabeth BORNE, ministre chargée des transports.
Texte de mon intervention :
Monsieur le Président, Madame la Ministre, Mes chers collègues,
L’une des priorités retenues par le rapport du Conseil d’orientation des infrastructures porte sur le développement de la performance des transports et à la lutte contre la congestion routière et la pollution.
En accord avec cette proposition, je souhaite attirer votre attention, Madame la Ministre, sur le problème national de la congestion numérique des infrastructures routières. En effet, l’utilisation massive des technologies d’information du trafic en temps réel par GPS engendre un report du trafic notamment de poids lourds sur des axes secondaires. Toutes les zones, aussi bien rurales qu’urbaines, sont concernées.
Vous le savez, nombre de collectivités locales sont régulièrement confrontées à la gestion de trafic poids lourds détourné par des applications basées sur des algorithmes visant le trajet le plus court et/ou le moins cher. Les bouchons et le coût prohibitif des péages sont identifiés comme les principales causes de ce report aux alentours des axes autoroutiers.
Cette situation provoque des dégradations irrémédiables pour les voiries locales. Les collectivités, dans le contexte budgétaire que nous connaissons, peinent à faire face à ce phénomène. Rappelons que le passage d’un seul poids lourd de 35 tonnes équivaut à celui d’une dizaine de milliers de voitures.
Les riverains sont bien sûr impactés de plein fouet par ces reports numériques du trafic : bruit, insécurité, pollution de l’air, dépréciation de l’immobilier, etc.
Par ailleurs, la recrudescence des véhicules utilitaires légers (VUL) sur nos routes, liée à l’explosion de la vente par internet, renforce ce surplus de trafic. Et c’est sans compter le coût environnemental 5 à 6 fois plus polluants que les poids lourds.
L’efficacité du transport routier de marchandises ne peut se faire au prix d’une aggravation des conditions de vie de nos concitoyens et au mépris des infrastructures financées par les collectivités. Les élus locaux tentent bien de couper le trafic à coup d’arrêtés d’interdiction de circulation. Mais ceux-ci entraînent de nouveaux reports et ne règlent pas le problème à la racine.
Afin de conserver un niveau satisfaisant de service et de ne pas accroître la « dette grise » du réseau routier, quelles actions le gouvernement envisage-t-il, dans la future loi sur les mobilités, des mesures concrètes pour les collectivités luttant contre ce nouveau trafic qui, tant pour les usagers que les riverains, est loin d’être virtuel ?