Asile-immigration : un projet de loi qui sacrifie la dignité ne peut être efficace ni équilibré

Je me suis rendu ce 22 février au « Chemin de traverse » à Angers, à la rencontre des bénévoles qui accueillent et accompagnent les personnes migrantes. J’ai tenu à répondre à l’appel des associations au lendemain de l’examen en Conseil des Ministres du Projet de Loi « Asile Immigration »

Comme le Conseil d’Etat l’a exprimé, je ne suis pas convaincu de l’opportunité d’une nouvelle loi, quelques mois seulement après celles du 7 mars 2016 et du 29 juillet 2015, d’autant que la réforme du régime d’asile européen commun est en cours de discussion au sein des institutions européennes et qu’il faudra probablement modifier l’actuel projet de loi dans quelques mois.

Je ne partage pas le sentiment que ce texte soit totalement équilibré. Les quelques rares avancées du texte ne sauraient nous faire oublier que ses principales mesures dégradent les conditions de travail des associations et des instances administratives et fragilisent le droit d’asile que le gouvernement prétend pourtant défendre.

En instaurant une forme de « dissuasion migratoire », ce projet de loi marque une rupture avec la politique républicaine engagée sous le précédent quinquennat qui avait su concilier dignité de l’accueil des personnes et efficacité des procédures dans le respect de l’Etat de droit.

A l’occasion de l’examen parlementaire au Sénat, avec le groupe socialiste, nous ferons des propositions afin qu’un véritable débat ait lieu. A une logique de gestion des flux, j’opposerai la bataille de la dignité qui se fonde notamment sur une amélioration de la protection des migrants, l’organisation d’un premier accueil et la continuité de l’accompagnement.

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